Dès l’annonce du confinement, le 12 mars, le Lycée privé professionnel de la Fondation Cognacq-Jay a activé toutes les solutions disponibles pour assurer les trois semaines de scolarité précédant les vacances de printemps. Le point avant la reprise des cours à distance le 20 avril et la préparation des examens.
Alors que le lycée d’Argenteuil était en train de déployer une solution innovante de bureau virtuel riche de solutions applicatives, accessible à distance et commun à tout l’établissement – lycéens, enseignants et personnel administratif –, l’annonce du confinement a rebattu les cartes. Le processus d’appropriation souple initialement prévu pour s’habituer à cet environnement numérique de travail (ENT) est passé en mode express. Et cette solution a été associée à d’autres pour assurer la continuité pédagogique.
Mettre en place une pédagogie à distance
Les enjeux découlant du confinement étaient multiples. Il fallait en particulier réussir à garder le lien avec les élèves, éviter le décrochage et permettre à tous les élèves, y compris les plus fragiles, de poursuivre leurs apprentissages dans les meilleures conditions, tout en maintenant une appartenance au collectif. L’équipe du lycée devait aussi accompagner les élèves dans leur parcours d’orientation et en tout premier lieu les élèves de terminale puisque le calendrier de Parcoursup était maintenu.
Lever la contrainte de l’équipement numérique et faire le lien
D’abord s’est posée la question de l’équipement à domicile. En effet, tous les élèves ne disposent pas d’un ordinateur ni d’une connexion Internet et, même quand les familles en sont équipées, ces outils peuvent être mobilisés par d’autres enfants ou les parents en télétravail. Dès le 13 mars, le lycée a donc commencé une distribution de PC et tablettes, rappelant aux élèves et aux parents les codes d’accès à l’ENT. Les professionnels et les élèves ont pu aisément communiquer via leur adresse mail « lycée ». Une permanence téléphonique était également assurée.
S’adapter aux nouvelles conditions de travail
La première semaine, les enseignants ont testé différents outils et ressources (ENT, mails, SMS, groupes de discussion, etc.) pour transmettre du travail aux élèves, solliciter des retours, corriger, envoyer des corrections, répondre aux questions…
La semaine suivante, le lycée a mis en place une plateforme collaborative permettant les échanges entre professeurs, élèves, personnels de vie scolaire et de direction. Et les premiers cours en visioconférence ont démarré. Leur appréciation étant très positive, cette pratique a été étendue à l’ensemble des classes et des enseignants, moyennant des formations notamment sous forme de tutoriels.
90 % des cours en visioconférence
En troisième semaine de confinement, outre la généralisation de cette solution, un emploi du temps adapté a été institué pour chaque classe à raison de quatre heures de cours par jour. En plus de pouvoir faire l’appel et donc de repérer les élèves décrocheurs, les solutions mises en place ont permis de passer du quantitatif au qualitatif, avec des plages de travail raccourcies, planifiées, et un accompagnement plus personnalisé des élèves.
Suivre et épauler tous les lycéens
Une équipe « anti-décrochage » a été constituée pour contacter les élèves ou les parents des élèves en difficulté ou décrocheurs. Son objectif : motiver, rassurer, donner des conseils d’organisation et lever des contraintes techniques pour amener l’élève à se réengager dans sa scolarité.
L’accompagnement des élèves bénéficiant d’un projet personnalisé de scolarisation, notamment ceux en situation de handicap, a lui aussi été adapté : échanges pour réexpliquer les consignes, mise en avant d’outils facilitant le travail (lecture audio des textes, surbrillance…), aménagement des horaires, etc.
Par ailleurs, juste avant les vacances de Pâques, une réunion a été organisée avec les délégués de chaque classe afin de recueillir leur ressenti et de les solliciter pour qu’ils fassent remonter des informations sur les élèves en difficulté.
Préparer la suite
Deux faits marquants ressortent du bilan réalisé à l’issue de la troisième semaine de confinement. D’abord, un consensus de la part des enseignants sur l’intérêt des cours en visioconférence. Ensuite, un faible taux d’absentéisme des élèves (4,6 %), avec cependant un investissement de travail jugé très disparate d’une classe à l’autre.
D’ici la fin de l’année scolaire, l’annonce du contrôle continu pour les examens se conjugue à l’allongement de la période de confinement. Il faut maintenant se prémunir d’une baisse de motivation possible de la part des élèves après les vacances.