Snoezelen : un atout pour le mieux-être

Publiée le
03 décembre 2019

Une pratique de stimulation sensorielle contrôlée et d’apaisement mise en place à la maison d’enfants de Seine-et-Marne.

L’espace Snoezelen de la maison d’enfants de Samoreau.

Pour ses effets positifs, voire thérapeutiques, l’approche Snoezelen intéresse plusieurs établissements de la Fondation Cognacq-Jay. Elle est mise en pratique depuis près d’un an dans un espace dédié de la maison d’enfants de Seine-et-Marne par des professionnels dûment formés.

L’appellation Snoezelen provient de la contraction de deux mots néerlandais : Snuffelen (renifler, sentir) et Doezelen (somnoler). Cette pratique s’articule autour de deux axes : la stimulation sensorielle et l’apaisement. Elle vise à atténuer les tensions et à apporter du mieux-être. Elle met en jeu l’éveil des sens et de la conscience de soi du bénéficiaire, dans un cadre adapté. Plus qu’une méthode, c’est un état d’esprit d’accompagnement et de soin. Ses résultats positifs, d’abord obtenus auprès de personnes handicapées, ont favorisé son appropriation pour d’autres publics.

Une approche déclinable selon les types de bénéficiaires

L’unité de soins palliatifs de l’Hôpital Forcilles, qui accompagne des personnes jusqu’à leur dernier souffle, projette d’y avoir recours, tandis que l’EHPAD dispose déjà d’équipements Snoezelen dont peuvent bénéficier les personnes âgées qu’il héberge : des faisceaux lumineux et des projections murales apaisantes utilisées en salle de bains. De son côté, la maison d’enfants de Samoreau, qui accueille des enfants confiés temporairement par les services de l'Aide sociale à l'enfance, a aménagé une salle dédiée à cet accompagnement. « Dans une structure collective comme la nôtre, il y a des enfants qui peuvent entrer dans des crises très importantes. Nous y réfléchissions, cherchant à améliorer notre prise en charge individualisée, explique Malorie Piolet, l’éducatrice de jeunes enfants à l’origine de cette initiative. En fait, comme l’enfant n’aura pas accès à ses sens en période de crise, l’idée a évolué vers un travail d’apaisement en amont. »

L’espace Snoezelen de la maison d’enfants de Samoreau.

L’espace Snoezelen de la maison d’enfants de Samoreau. 

Espace dédié et formation spécifique

Malorie Piolet a suivi une formation Snoezelen d’une semaine fin 2018, dispensée par un organisme spécialisé. Une monitrice-éducatrice de la maison d’enfants s’est également formée en mai 2019. L’établissement continue l’aménagement de la salle dédiée à cette pratique. Il s’agit d’un endroit contenant, rassurant, tamisé. Divers équipements sont utilisés pour l’axe « stimulation sensorielle ». Côté visuel : une colonne à bulles, de la fibre optique, des disques à huile pour projeter des formes abstraites et mouvantes sur le mur, un rétroprojecteur d’étoiles, etc. Côté olfactif : un diffuseur d’huiles essentielles, notamment. Côté auditif : de la musique apaisante. Côté tactile : des bâtons de pluie, du petit matériel à manipuler, comme des balles sensorielles avec picots ou qu’on peut malaxer, etc. Pour l’axe « apaisement », il y a des coussins, un gros pouf enveloppant, un hamac...

Un espace rassurant, tamisé et contenant, dont l’équipement se poursuit.

Un espace rassurant, tamisé et contenant, dont l’équipement se poursuit. 

Des bénéfices en cours d’étude

Ce lieu et cette approche permettent à l’enfant de bénéficier d’un moment de répit pour pouvoir libérer ses émotions ou juste se poser, ressentir, vivre l’instant présent. « Cela renforce son sentiment d’exister, note l’éducatrice. Moi, je suis à l’écoute. » C’est une relation individuelle avec un enfant à chaque fois, contrairement à ce qui pourrait se faire dans une crèche ou un autre lieu collectif.

Un bilan de cette approche sera réalisé prochainement. Déjà, les enfants ont compris que cette salle leur est dédiée et à quoi elle sert, et qu’ils peuvent demander à y aller s’ils en ressentent le besoin. Ils l’appellent la salle sensorielle. Certains y ont des séances régulières, d’autres y vont épisodiquement, d’autres jamais. Certains s’y apaisent, d’autres s’y libèrent, parfois de façon un peu vive. « Je pense qu’être à l’écoute d’eux-mêmes leur permet d’aller de l’avant, conclut Malorie Piolet. C’est très récent, et nous manquons de recul, mais les équipes s’y intéressent peu à peu. »

 

Crédit photo : © Jérôme Plon - © Fondation Cognacq-Jay