Tous aidés, tous aidants

Publiée le
18 octobre 2021
La Fondation Cognacq-Jay et son Laboratoire des solidarités sont partenaires de la plateforme Solutions solidaires et du quotidien Libération pour une réflexion sur les aidants, avec un sondage inédit, des tribunes, des discussions, etc.

Dans le cadre d’un partenariat avec Solutions solidaires - support de découverte et de débats autour des solidarités nouvelles réunissant une douzaine de départements à l’initiative de celui de la Gironde -, le Laboratoire des solidarités de la Fondation Cognacq-Jay apporte son expertise à un travail de recherche sur les aidants, sur la façon de les accompagner, mais aussi sur le renversement du rapport aidé-aidant. Avec notamment un sondage commenté par la directrice du Laboratoire et une tribune de Jean-Luc Fidel, directeur général de la Fondation.

Dans le supplément de huit pages de Libération, titré « Tous aidés, tous aidants » et publié le 13 octobre dernier, il y a d’abord un retour sur un sondage riche d’enseignements, dont les questions ont été préparées avec le Laboratoire des solidarités. Sa directrice, Giorgia Ceriani Sebregondi, en commente dans le quotidien les résultats, porteurs d’espoir. Selon cette enquête Ifop pour Solutions solidaires, la notion d’aidant est désormais connue de 70 % des sondés. De plus, alors qu’un tiers seulement des aidants se reconnaissaient comme tels dans le baromètre des aidants de 2020, 58 % des personnes qui déclarent aider régulièrement un proche se définissent aujourd’hui par ce terme. Autre évolution : 23 % des moins de 35 ans se disent concernés par la question. « Les nouvelles générations veulent s’engager et cela commence à se faire sentir », explique Giorgia Ceriani Sebregondi.

Illustration de l’article de Libération du 13 octobre 2021 titré « les Français, soutiens de santé », dans son supplément « Tous aidés, tous aidants ». © Romain Bernard

Accompagner aussi au-delà de l’aidance

Le directeur général de la Fondation Cognacq-Jay, Jean-Luc Fidel, signe une tribune dans ce même supplément, ainsi qu’en ligne : « L’accompagnement des personnes dépendantes à domicile a toujours une fin ». Ce texte souligne un enjeu qui concerne les établissements de la Fondation : « Si les proches aidants jouent désormais un rôle incontournable dans la gestion de la dépendance en France, générant de réelles économies pour la collectivité, la construction d’une complémentarité avec les établissements d’accueil est absolument indispensable. Indispensable car l’accompagnement à domicile a toujours une fin et qu’il y a inévitablement un moment où les besoins d’une prise en charge professionnelle, voire médicalisée, deviennent trop importants pour être réalisés en dehors d’un établissement hospitalier, d’un Ehpad ou d’une maison d’accueil spécialisée. »

Une thématique très présente dans solidarum.org

Ce chantier de réflexion sur les aidants a été lancé à la fin du printemps dernier. De fait, beaucoup de prises de parole ou de projets présents dans le quotidien sont issus ou du moins connectés à des sujets du Laboratoire des solidarités. Il en est ainsi de la tribune de Sandra Laugier, écho d’une vidéo de solidarum.org sur « l’éthique du care », ou de celle d’Amarantha Bourgeois de l’association Jeunes aidants ensemble (Jade), elle aussi présente dans la base de connaissance comme dans la revue Visions solidaires pour demain. Sur un autre registre, le bénévole dont Libération tisse le portrait en dernière page de son supplément, Jacques-Antoine Gouaméné, témoigne aussi dans un reportage vidéo sur l’association Benenova dans solidarum.org : « Avec Benenova, les aidés aussi deviennent des bénévoles ».

Le témoignage de Jacques-Antoine Gouaméné est à découvrir dans le reportage vidéo « Avec Benenova, les aidés aussi deviennent des bénévoles ».

Tour à tour, tous potentiellement aidés ou aidants

Comme pour confirmer la pertinence de ce portrait de bénévole d’une association qui travaille par exemple avec l’Institut médico-éducatif de la Fondation Cognacq-Jay, 72 % des personnes interrogées par l’Ifop estiment qu’une personne en situation de précarité ou de vulnérabilité peut devenir elle-même aidante si sa santé le lui permet. Selon Giorgia Ceriani Sebregondi, « cela révèle un changement des mentalités. On prend conscience que nous ne sommes plus enfermés dans des catégories fixes mais que nos situations fluctuent au cours de notre vie, et que nous pourrons tous être tour à tour aidé ou aidant. » Et ce d’autant qu’aujourd’hui, les personnes qui aident « ont conscience de rendre service à la société et que cela leur fait du bien », explique-t-elle dans un autre entretien sur le sujet pour Libération.

Lors de la table ronde « La nouvelle donne des aidants », aux Rencontres solidaires du 1er octobre 2021, Jérôme Fourquet, directeur des études de l’Ifop revient sur les enseignements de l’enquête toute récente sur le sujet.

Mieux connaître et soutenir les aidants

Via une table ronde sur « La nouvelle donne des aidants » où le sondage a été discuté en présence de Jérôme Fourquet de l’Ifop, mais également au travers d’un atelier de Solutions solidaires en duplex avec Bordeaux, les Rencontres solidaires du 1er octobre dernier ont également contribué à alimenter ce chantier de réflexion sur les aidants. Sans oublier le forum Libération du 14 octobre dernier en présence notamment de Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées, Stéphane Troussel, président du département de la Seine-Saint-Denis et Dominique Libault, président du Haut Conseil du financement de la protection sociale.

Est enfin prévu en décembre 2021, un séminaire de Solutions solidaires avec le Laboratoire des solidarités de la Fondation Cognacq-Jay, avec vraisemblablement à la clé des propositions pour encore mieux valoriser et « aider les aidants ».